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10 novembre 2015 > 14 novembre 2015
20h30 - 22h30
De 12 à 21 euros
Théâtre Varia Rue du Sceptre 78
Aurore Fattier aime les grands textes de théâtre : Racine, Feydeau, Pinter… qu’elle électrise avec l’acuité de son regard de jeune femme de son temps. Cette pièce drôle et cruelle de Thomas Bernhard est pour elle une machine à jouer, comme elle dirait une machine à tuer. Elle y voit une décapitation en règle, et par les mots, d’un monde hypocrite, intéressé et réactionnaire dont le théâtre est loin d’être à l’abri, et qui se tapit sous le masque de la tradition et de la bienséance. Entre rejet et besoin des autres, entre peurs et audaces, c’est une sorte d’hommage qu’elle rend ainsi à notre « bouffonnerie métaphysique », à notre faiblesse et à notre morosité en même temps qu’à notre disposition à rire et à notre irrépressible pulsion de vie, envers et malgré tout.
Herrenstein, un richissime marchand d’armes à la retraite, attend l’arrivée de tout le gratin viennois qui vient assister depuis le balcon de son splendide appartement au défilé de la Reine d’Angleterre Elisabeth II.
Le vieil homme voit « cette smala perverse » se goinfrer au buffet et rôder avec avidité autour de sa carcasse pour obtenir une part d’héritage. Mais si la méchanceté conserve… celui qui enterrera Herrenstein n’est pas encore né !
Même infirme, même vieux, le puissant industriel est d’une insolence verbale éblouissante. Il entretient sa vitalité en cultivant une haine méthodique envers cette « racaille » autrichienne. Toute la journée, il abreuve de ses diatribes inspirées les oreilles de Richard, son majordome, avec lequel il entretient depuis vingt-cinq ans une relation quasi masochiste. Agrippé à sa veste, le vieil industriel va subir cette journée de cauchemar jusqu’à ce que celle-ci prenne fin au moyen d’un incroyable coup de théâtre…