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PAYSAGES de Belgique

1 août 2015 > 20 septembre 2015

Du mardi au dimanche, de 9h30 à 17h00.

8 € 5 €

Musée d'Ixelles rue Jean Van Volsem 71 B - 1050 Bruxelles

Une vision inédite du paysage dans l’art belge, de 1830 à nos jours

Cet été, sortez des sentiers battus et laissez-vous tenter par une exploration inattendue au cœur des PAYSAGES de Belgique. Une sélection originale de peintures, gravures, photographies, vidéos et installations – de 1830 à nos jours – vous invite à un voyage atypique mettant à jour une vision inédite de nos contrées.
Rassemblant plus de 70 artistes et organisée autour de six thèmes clefs, cette exposition thématique vous invite également à retrouver des moments forts de l’art belge mais encore à revisiter ce grand genre de l’histoire de l’art: Paysages de la Nation; Paysages industriels; Nocturnes; Nuages; Paysages imaginaires; Abstraction et nature.
Une échappée belle à ne pas manquer !

Artistes exposés : Stevens, Artan, Rops, Vogels, Ensor, Khnopff, Spilliaert, Degouve de Nuncques, Magritte, Broodthaers, Dotremont, Charlier, Bogart.
 
L’écrivain et réalisateur Jean-Philippe Toussaint rédige une nouvelle de fiction exclusive, et crée une installation photographique inédite en Belgique à l’occasion de l’exposition PAYSAGES de Belgique.

Vernissage gratuit et ouvert au public : mercredi 24.06.2015 – 18:30 > 21:00
Parking Tulipe & navette gratuits pendant le vernissage. Parking Flagey accessible (payant).

 

PAYSAGES de Belgique
Denis Laoureux, Commissaire de l’exposition

À travers l’exposition PAYSAGES de Belgique, le Musée d’Ixelles propose une sélection d’œuvres, de 1830 à aujourd’hui, montrant comment la nature se fait art. Car la question est bien là : par quel(s) moyen(s) l’artiste déplace-t-il la nature dans le cadre d'une œuvre d’art ?
C’est donc à travers des œuvres multiples et variées que l’exposition vous propose de déambuler dans la géographie belge des artistes : peinture, photographie, vidéo, installation, film, etc. Une performance est également programmée (voir événements annexes). Les dispositifs plastiques sont aussi variés que l’exige la nature pour se laisser enfermer dans une œuvre d’art. La nature devient alors un outil artistique, elle devient le prétexte à l’utilisation de procédés plastiques variés et soigneusement sélectionnés pour la sublimer.
Mais le paysage, en particulier dans la jeune Belgique du XIXe siècle, est aussi un point de vue, une vision exprimée à travers le choix de ce qu’on représente : la Mer du Nord, la Campine, les bords de la Meuse, les terrils… L’artiste choisit ce qu’il veut montrer, voire démontrer. Au XXe siècle, la tradition se perpétue en autant de paysages nationaux parfois proches d’un engagement idéologique. Le paysage est aussi un portrait puisque la nature est transformée par l'homme...
Six sections thématiques déclinent cette métamorphose au fil d'une exposition conçue comme une échappée belle dans l'art du paysage belge.

Avec les œuvres de : Artan, Baron, Bernd et Hilla Becher, Bertrand, Boch, Bogart, Boulenger, Broodthaers, Burssens, Bury, Bytebier, Charles, Charlier, Claus, Coosemans, Crépin, Decelle, Degreef, Dubois, De Cordier, De Saedeleer, Degouve de Nuncques, Delvaux,  De Peelaert,  De Smet, Donnay, Dotremont, Doudelet, Dujardin, Ensor, Evenepoel, Fastenaekens, Felten-Massinger, Finch, Frédéric, Goethals, Hamesse, Hänsel, Héger, Heymans, Khnopff, Lacomblez, Le Brun, Lismonde, Lizène, Luce, Magritte, Mahieu, Mendelson, Meunier, Mineur, Oosterlinck, Op de Beeck, Ozcetin, Paulus de Châtelet, Permeke, Pirenne, Quinet, Ransonnet, Rops, Rose, Schlobach, Sommelette, Spilliaert, Stevens, Toussaint, Ubac, Vandamme, Van den Abeele, Vandercam, Van der Hecht, Van de Spiegele, Van Lint, Vanriet, Vercheval, Verwée, Vilet, Vogels, Wyckaert.

Les paysages de la nation

Au milieu du XIXe siècle, les peintres incarnant la modernité trouvent dans le paysage un genre privilégié. Leur idéal ? Pouvoir interpréter librement la nature au gré de leur tempérament. Dans la jeune Belgique, la peinture de paysage sert aussi une forme de revendication nationale. Il faut mettre en évidence les singularités naturelles du pays !
Au gré du développement du tourisme et des voies de communication, les artistes choisissent ainsi de représenter les paysages propres à la Belgique : la mer du Nord, la Campine, les vallées de la Meuse et un peu l'Ardenne, la forêt de Soignes et, plus tard, la vallée de la Lys et les Hautes Fagnes.

Paysages industriels

Les paysages industriels sont très présents dans l’art, mais de manière différente au fil des décennies. Au début, l'industrie suscite une certaine fierté : les peintres montrent comment d'ingénieuses infrastructures permettent de tirer profit des richesses naturelles. Vers 1880, apparaissent les premières remises en question : la pénibilité du travail et la transformation brutale du paysage par l’industrie. Plus tard, avec la désindustrialisation dans les années 1960, les artistes photographient sans filtre le démontage économique et matériel du monde industriel. Aujourd’hui, ils se penchent avec poésie sur les vestiges de cet univers.

Nocturnes et effets de lune

La nuit rend les formes floues. Elle unifie les éléments d'un paysage, comme le fait un peintre dans un tableau. Agirait-elle comme un pinceau ? Bien des peintres se posent cette question à la fin du XIXe siècle. Car c'est la lune qui les attire, et non le soleil.
Dans une lettre à son ami William Degouve de Nuncques, Henry de Groux rapporte ces propos d'Alfred Stevens :
Il m’a dit, en me montrant le ciel qui hier était très beau (pleine lune) : c’est une des choses qui resteront modernes. La lune est le plus beau des astres, peut-être parce qu’il a le plus souffert dit-il, mais c’est certes le plus beau le soleil est un indiscret ! Les symbolistes fuient les certitudes liées à la clarté du jour. Ils préfèrent le doute que la nuit installe dans la perception du réel. Pour eux, le paysage est un état d'âme.

Paysages intérieurs, territoires imaginaires

 

La peinture a toujours joué avec la réalité un jeu bien compliqué. En Belgique, l’exigence de fidélité au réel n’a jamais été totale, loin s’en faut, et surtout pas en ce qui concerne le paysage. Les symbolistes d'abord, les surréalistes ensuite explorent les territoires du rêve.
Ici, la frontière entre le réel et l'imaginaire, entre l'extérieur et l'intérieur, est poreuse. Par un jeu de décalages propres à chaque artiste, la réalité se métamorphose pour devenir trouble, onirique, étrangement inquiétante. Curieusement, d'un point de vue formel, ces images irréelles sont souvent précises, photographiques. C'est bien là que se trouve leur ambiguïté. Et leur poésie. Tout se passe comme si la précision ajoutait au mystère.

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